Cathy Freeman...

L'athlète australienne Cathy Freeman s'est fait le porte-parole des aborigènes en dénonçant la politique "dure et mensongère" du gouvernement de son pays à leur égard.

Dans une interview à l'hebdomadaire dominical londonien Sunday Telegraph, qui fait sensation en Australie, l'athlète a révélé que ses aïeux avaient été enlevés à leur famille, victime de la politique discriminatoire à l'égard des aborigènes.

"Je suis en colère parce que le gouvernement refuse de reconnaître avoir mal agi envers les générations d'enfants volés. Je ne saurai jamais qui était mon grand-père et qui était mon arrière-grand-mère. Ma grand-mère ne connaissait pas sa date de naissance, aussi nous ne savions même pas quel âge elle avait quand elle est morte", affirme-t-elle dans cet entretien.

Des dizaines de milliers d'enfants ont en effet été séparés de leurs parents et placés dans des orphelinats où ils furent souvent victimes de violences physiques et/ou sexuelles, de la fin du XIXe siècle à la fin des années 60, selon un rapport de la commission des droits de l'homme en Australie, rendu public en 1996.

Les aborigènes, peuple autochtone d'Australie, représentent 390.000 personnes sur une population globale de 18,5 millions d'habitants, et forment une communauté largement désavantagée dans de nombreux domaines tels que l'éducation, le logement, le système judiciaire, la santé et l'emploi.

Le ministre des Affaires aborigènes John Herron, qui avait d'abord minimisé l'ampleur du phénomène des "générations d'enfants volés" (il l'estimait à 10% de la population aborigène), a répliqué en exprimant les "regrets sincères" du gouvernement pour les injustices passées et le traumatisme causé aux aborigènes.

Le gouvernement australien a débloqué 63 millions de dollars australiens (39 millions d'euros) pour réunir les familles aborigènes dispersées, a-t-il rappelé.

d'après http://www.elmoudjahid-dz.com/pdf/2000/07/19/html/sport.htm

 

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